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[J’ai lu] Le Club de la Petite Librairie

Bon, accrochez-vous à votre siège, cet article risque de partir un peu en freestyle !

Ma lecture du mois de février a été Le Club de la Petite Librairie de Deborah Meyler. Pourquoi « du mois de février » ? Eh bien, parce que cette lecture m’a pris un temps fou ! Et même le mois entier, pour être exacte. Je m’explique.

Petit résumé, sur lequel je reviendrai :

Jeune femme brillante, Esme obtient une bourse à l’université de Columbia à New York. Dans cette ville où tout semble éphémère, elle tombe amoureuse de Mitchell. Tout va bien, jusqu’à ce qu’elle soit enceinte : là, Mitchell annonce qu’il la quitte.
Déterminée à reprendre sa vie en main, Esme trouve un travail dans une petite librairie de quartier, tenue par George, son propriétaire excentrique et le taciturne Luke dont le rêve est de devenir guitariste. Au milieu des livres, la jeune femme trouve un réconfort bienvenu. Tout comme auprès des clients de la librairie qui deviennent des amis et des soutiens.
Et puis, un jour, Mitchell revient. Esme a-t-elle envie de lui accorder une seconde chance ? Le bonheur est-il à ce prix ?

Couverture du roman Le Club de la Petite Librairie de Deborah MeylerJ’ai commencé ma lecture un soir, environ une trentaine de pages. Mais je n’ai pas du tout accroché au style de l’auteur, qui décrit New York d’une façon un peu « bobo-culturelle ». En bref, si on n’a jamais mis les pieds là-bas et qu’on ne connait pas par coeur le panthéon des artistes et personnalités culturellement incontournables (ah bon?), on est vite largué dans des paragraphes à rallonge qui ne parlent que de ça. Personnellement, j’ai vu mieux pour poser l’ambiance de départ d’un roman, mais soit. Je n’allais pas me décourager pour si peu.

Mais en fait, je me suis tout de même un peu désintéressée du livre. Après une longue journée au boulot, je n’aspirais qu’à me lancer dans une activité agréable qui me plaise. Et cette lecture ne répondait pas vraiment aux critères, donc le roman a squatté ma table de nuit un bon moment. Puis un soir je me suis obligée à le reprendre : j’avais sans doute extrapolé ma mauvaise première impression !

Et là, j’ai plongé dans le coeur du problème : le style de l’auteur, mais aussi et surtout l’héroïne du roman. Je suis une grande rêveuse, j’aime m’imaginer que les héros de mes lectures sont comme des amis aux côtés desquels je m’évade pour quelques heures. C’est sans doute pour cela que j’apprécie particulièrement les héroïnes badass, ou les personnages égratignés mais attachants, avec leurs doutes, leurs peurs et leurs erreurs.

Rien de tout cela ici.
On suit donc Esme, que l’on dit brillante et amoureuse. J’émets quelques doutes, puisqu’en terme d’amour on a droit à un pitoyable attachement malsain sans amour-propre, et la « brillante » jeune femme va enchaîner les décisions illogiques et incompréhensibles pour le commun des mortels. Mon amoureux me trompe à tout-va ? Pas grave ! Il m’humilie devant sa famille et ses amis, régente mes décisions, et me manipule bien comme il faut ? Olala, qu’est-ce que je l’aime ! Et ainsi de suite durant tout le roman. Outre le fait que la 4e de couverture transforme méchamment les faits, on déchante très vite : adieu mirage d’une petite histoire d’amitié « feel-good », nous sommes ici dans une soi-disant histoire d’amour dont l’un des acteurs a tous les traits du pervers narcissique en puissance. À côté de lui, j’ai trouvé Christian Grey quasi chevaleresque…

Sans même parler de la relation Esme-Mitchell, j’en attendais beaucoup du fameux « club de la petite librairie« , sorte de rassemblement éclectique de marginaux variés, une sorte de « Breafast Club » revisité, en quelque sorte, du moins c’était mon impression après avoir lu la 4e de couverture. Que nenni (ça veut dire pas du tout en wallon). On rencontre effectivement quelques personnages un peu secrets et illuminés, mais on en apprend finalement très peu sur eux, ils ne servent que pour la figuration dans la « grande histoire » d’Esme et Mitchell. Même l’univers de l’amour des livres n’est pas tellement présent pour sauver l’affaire.

Et c’est par là que je terminerai : les sentiments. Où étaient-ils dans ces 400 pages ? Même quand Esme parle de Mitchell, même quand elle décrit son amour de l’art, même quand on évoque l’amour maternel inconditionnel… Rien. Dans la façon dont tout est décrit, rien ne pousse à l’émotion, on ne ressent pas grand chose (à part pour moi un grand énervement face à Esme).

C’est un livre que j’ai finalement refermé avec soulagement et déception. Certes j’étais enfin libre de gambader vers une nouvelle lecture plus attrayante, mais j’avais tout de même en moi cet espoir déçu de voir le personnage d’Esme évoluer positivement à la fin du roman, apprendre de ses erreurs et peut-être mûrir, psychologiquement et émotionnellement. Tant pis.

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